La carte scolaire disparaîtra et les écoles de campagnes fermeront , l'avenir est sombre pour ce service public en milieu rural

Publié le par Jean Marie RICHON

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CARTE SCOLAIRE. -- Le ministre de l'Education nationale précise les premières dérogations prévues pour la rentrée

Darcos s'explique
: Jean-Pierre Deroudille

Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, qui était hier à La Brède en Gironde pour soutenir deux candidats UMP en campagne, en a profité pour rencontrer les représentants des parents d'élèves de plusieurs départements.
L'assouplissement de la carte scolaire sur l'ensemble du territoire français était bien sûr leur premier mais pas leur seul sujet de préoccupation. Le ministre, qui faisait partie de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, n'a pas été surpris qu'il veuille tenir rapidement l'un de ses engagements. Précis, il a souligné que les conséquences en étaient déjà évaluées.
Il a rappelé tout d'abord que la carte scolaire n'ayant pas encore été abrogée, elle reste la règle. Il conviendra cette année, et l'année prochaine encore, de déposer des demandes de dérogation pour s'en affranchir (1). Pour les zones rurales et même pour de nombreuses villes moyennes, Xavier Darcos a estimé que ces demandes seraient peu nombreuses, surtout pour les collèges. La question se posera davantage pour les lycées des grandes villes avec « des banlieues aux situations contrastées ».


« Ambition réussite ». Les demandes ne devraient pas dépasser 10 % des effectifs, estime-t-il. Mais, il n'est pas question de retenir les élèves contre leur gré, a-t-il affirmé : « Au nom de quoi leur enlèverait-on l'espoir de réussir, pourrait-on le refuser à la future Rachida Dati ? »
Quant aux établissements qui seraient ainsi dépouillés de leurs meilleurs élèves, il a rappelé qu'il n'était pas question de réduire leurs moyens. Ceux qui perdraient plus de 5 % de leur effectif seront au contraire classés « ambition réussite » et ils recevront « des moyens massifs pour sortir de la fatalité ».
Dans l'autre sens, les lycées les plus demandés, situés dans des quartiers où la population est favorisée, auront l'obligation de recevoir pour 5 % des élèves en provenance de collèges classés en ZEP (zone d'éducation prioritaire) et pour 10 % des élèves ne provenant pas de leur zone.


Le « busing » expertisé. Il a même évoqué la possibilité de recourir au « busing », une sorte de ramassage scolaire qui est pratiqué aux Etats-Unis pour amener les élèves des ghettos défavorisés dans les écoles favorisées. Il en a rappelé les résultats qu'il a pu juger sur place à Chicago : « Ca mérite d'être expertisé. » Toutefois, ces problèmes de la ville ne seront pas résolus seulement par une politique scolaire, a-t-il insisté, mais aussi par une action spécifique.
Xavier Darcos a estimé qu'il faudrait sans doute assouplir le système de remplacement des professeurs absents, sans élargir la zone des titulaires remplaçants, mais en sortant des limites départementales actuelles, pour tenir compte de la proximité. Il promet un système « plus souple, plus mobile, assorti de frais de déplacements plus réalistes ». Mais cela nécessitera évidemment des négociations avec les syndicats d'enseignants, a-t-il précisé.
(1) Pour toute information, consulter dès lundi le site www.education.gouv.fr, qui indiquera les conditions à remplir et les personnes à contacter dans chaque département.

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